Les premières croisières hivernales bientôt sur le Saint-Laurent

Pour la toute première fois, une compagnie de croisière internationale naviguera en hiver sur le fleuve Saint-Laurent. À partir du 17 janvier, l’entreprise française Ponant offrira quatre luxueuses croisières qui relieront Saint-Pierre-et-Miquelon à Québec, en passant par les Îles-de-la-Madeleine, Gaspé, Sept-Îles et Saguenay.

C’est la première fois que des navires de croisière viennent sur le Saint-Laurent en hiver, on casse la glace ni plus ni moins, lance la chef d’escale de Destination Sept-Îles Nakauinanu, Suzanne Cassista. On est convaincu d’être le bon coin de pays pour pouvoir présenter l’hiver à des gens qui n’ont peut-être jamais vu ça.

Après une décennie de travail pour concrétiser une croisière hivernale, l’Association des croisières du Saint-Laurent veut prouver au monde entier que le fleuve québécois a beaucoup à offrir, même en hiver.

C’est la compagnie française Ponant qui a décidé de briser la glace, littéralement. Elle déploie Le Commandant Charcot, un navire polaire habitué aux conditions extrêmes pour faire découvrir les beautés hivernales du Québec maritime.

On fera découvrir le Saint-Laurent sous un jour complètement différent. Il y a vraiment des expériences uniques liées à l’hiver qui seront offertes aux passagers.

Le luxueux brise-glace pouvant contenir 245 passagers et 215 membres d’équipage mettra 13 jours pour transiter entre Saint-Pierre-et-Miquelon et Québec, s’arrêtant au moins 24 heures à chaque escale.

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Habituellement, un navire de croisière arrête quelques heures seulement en escale, soit du matin jusqu’au soir, explique le chef d’escale des îles de la Madeleine, Denis Bourque. La nouveauté, c’est que le bateau va passer la nuit à chaque escale, les croisiéristes vont rester plus d’une journée.

Ça maximise vraiment les retombées en destination, croit la directrice d’Escale Gaspésie et de Destination Gaspé, Pascale Rémillard.

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Lors de chaque escale, les croisiéristes auront ainsi le temps de prendre part à de multiples activités hivernales sur deux jours et de s’imprégner de la culture locale et des traditions autochtones.

Pêche blanche et traîneau à chien à Saguenay, balade nordique en vélo sur les plages madeliniennes, expédition en raquette au parc national Forillon à Gaspé, sortie en motoneige à Sept-Îles, canot à glace à Québec. C’est un aperçu de ce qui sera proposé aux passagers du Commandant Charcot.

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Escale Sept-Îles Nakauinanu offrira même la chance à une dizaine de croisiéristes d’aller passer la nuit en nature sous un shaputuan, une tente traditionnelle de rassemblement, tandis qu’Escale Gaspésie offrira une visite du site d’interprétation mi’gmaw de Gespeg.

Aux Îles, il va y avoir des musiciens qui vont se déplacer à l’intérieur du navire pour faire un spectacle typiquement madelinot, avec la culture acadienne, lance le chef d’escale madelinot, Denis Bourque. On veut même recréer la Mi-Carême. Ça va permettre à ces gens-là, que ce soit des Américains, des Français, de prendre contact avec la culture des Îles.

Le fait que le navire reste plus longtemps nous permet d’aller plus loin dans notre offre, de concevoir des produits nouveaux parce que le temps à terre le permet.

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Imprévisibilité météo et défis logistiques

Cette première expérience de croisières hivernales vient avec son lot de défis logistiques et d’incertitudes quant aux conditions météorologiques.

Y aura-t-il assez de neige pour permettre les activités prévues? Est-ce que la présence de glace sur le fleuve va ralentir le navire? Autant de questions qui tourmentent les chefs d’escale.

C’est énormément de défis logistiques et météorologiques, parce qu’on n’opère pas un navire de croisière l’hiver comme on en opère un l’été, souligne Denis Bourque d’Escale Îles de la Madeleine. Il faut donner accès au quai, au port, aux infrastructures l’hiver, c’est une première expérience. Je vous avoue qu’il y a des nuits où on dort un peu moins.

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On se croise les doigts pour avoir un gros hiver de neige parce qu’évidemment ce sont des clientèles qui souhaitent vivre l’hiver québécois, renchérit la directrice d’Escale Gaspésie, Pascale Rémillard.

S’il devait ne pas y avoir de la neige, on a des plans B et des plans C.

Les chefs d’escale sentent qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur s’ils veulent répéter l’expérience et attirer d’autres lignes de croisières dans le Saint-Laurent, l’hiver.

On est très conscient qu’il y a d’autres compagnies qui regardent ce qu’on fait dans le Saint-Laurent en 2025, ils nous le disent d’ailleurs qu’ils nous observent, mentionne Mme Rémillard. Il y a d’autres brise-glaces de croisière qui pourraient décider de venir investir le Saint-Laurent, l’hiver.

Le défi, il est là pour être relevé parce qu’on veut faire du Québec une destination d’hiver avec Ponant, mais aussi avec d’autres compagnies, ajoute Denis Bourque d’Escale Îles de la Madeleine.

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Si l’expérience de Ponant est concluante en 2025, l’entreprise française prévoit déjà offrir à nouveau des croisières hivernales sur le Saint-Laurent en 2027.

D’ici là, le Commandant Charcot est attendu le 18 janvier en soirée aux îles de la Madeleine, pour sa première escale. Il remontera par la suite le Saint-Laurent pour finalement atteindre Québec le 28 janvier.