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L’organisation de défense des consommateurs Foodwatch a analysé la teneur en sucre de 12 catégories de produits vendus en supermarchés, selon leur gamme de prix. Résultat : les moins chères sont plus sucrées, dénonce-t-elle dans une étude publiée ce mercredi 15 janvier.
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Par exemple, les cinq conserves de petits pois les moins chères retenues par Foodwatch contiennent en moyenne 3,88 g de sucres pour 100 g de produit, contre 2,72 g pour les 5 gammes de conserves de petits pois les plus chères.
Pire, les 5 déclinaisons de mayonnaise les moins chères analysées par Foodwatch contiennent en moyenne 3,44 g de sucres pour 100 g de produit contre 0,67 g pour les 5 mayonnaises les plus chères, soit plus de 4 fois plus.
Même constat pour le guacamole et les pizzas – surgelées ou non –, dont la teneur moyenne en sucre est au moins deux fois plus élevée pour les 5 produits les moins chers que pour les 5 produits les plus chers analysés par Foodwatch.
Des produits salés très sucrés
L’ONG a répété ces observations pour d’autres articles, comme les cordons-bleus, le pesto ou les biscottes, et a obtenu un résultat similaire. Au total, plus de 400 produits ont été analysés.
« Si votre budget est serré, vous ne pourrez pas faire le meilleur choix pour votre santé », s’est alarmée Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch, citée dans un communiqué.
Foodwatch a attesté auprès de l’AFP avoir sélectionné ces 12 catégories de marchandises car elles étaient « facilement comparables » et « que les consommateurs ne s’attendaient pas à y trouver du sucre », et n’a pas mis de côté des catégories de produit dont les résultats n’auraient pas été en phase avec leur conclusion générale.
Dans la plupart des cas, les gammes les moins chères retenues par Foodwatch, avec le plus de sucre, sont celles des marques des distributeurs. « Les distributeurs portent la responsabilité de cette offre biaisée et discriminante », a regretté Audrey Morice.
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L’ONG a initié une pétition pour demander aux « 5 principaux distributeurs » français (Auchan, Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc et Intermarché) de revoir la recette des produits de leurs propres marques. Elle avait reçu près de 4 000 signatures mercredi matin.
Foodwatch a indiqué à l’AFP rencontrer prochainement la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, sur proposition de cette dernière, pour « avancer sur ce dossier ».